Par devant nous Jean Ramelblanc, procureur plus
ancien en l’Ordinaire
royal de la ville du Mas d’Agenais, Messieurs les dits juges
absents ou malades ce jour d’hui second du mois de mars 1740,
écrivant Monsieur Jean Dubouilh, greffier ordinaire dudit lieu
A comparu Monsieur Charles Duverrier, prêtre et curé de la
paroisse de St Caprais, présente juridiction assisté de Monsieur
Joseph Gleize son procureur, lequel nous a dit que
" s’étant absenté le
jour d’hier
au matin pour aller dans la ville de Gontaud voir sa mère, il
aurait trouvé à son
retour
-
qu’on avait enfoncé la muraille ou pan de bois du
côté du
midy où était adossé un grand cabinet à deux
portes où étaient les ornements et registres de Baptêmes,
Mariages et Sépultures, Mandements du Seigneur Evêque et
autres titres et documents servants à la paroisse
- et ensuite fait
un ravage affreux dans sa maison par les bris des meubles et incendie en
partie d’eux et notamment des registres qui ont été pareillement
incendiés et tout son linge volé
desquels cas qui sont des
plus graves il nous porte sa plainte et requiert qu'il lui en soit
concédé acte et que nous nous transporterons sur le champs
dans sa dite maison pour y faire état et procès verbal de
tous les dommages causés pour être ensuite procédé comme
il appartiendra par raison, requiert à cet effet la fonction et
le transport du procureur du Roy au présent siège .....
Sur quoi, faisant droit de la réquisition au dit Sieur Duverrier
lui ayant concédé acte de sa plainte ...
à cet effet ordonnons
que nous nous transporterons tout présentement en sa compagnie et
celle du procureur du Roy au présent lieu et de Monsieur Jean Dubouihl
greffier et étant arrivés sur la paroisse de St Caprais,maison
et domicile dudit sieur Curé,
il nous aurait conduits du
côté du midy de sa maison et fait apercevoir d’une fracture à pouvoir
passer un homme très facilement
et de là nous serions entrés dans la maison par la porte
principale et dans la chambre qu’habite ordinairement ledit sieur
Curé où nous aurions trouvé vis à vis et au
devant de ladite fracture un grand cabinet fermant à deux portes qui a été repoussé avec
des instruments de fer par les marques que nous y avons apercus et enfoncé en
deux endroits
ce qui nous aurait donner lieu de demander audit Sieur curé auquel usage
lui servait ledit cabinet
lequel nous aurait certifié et affirmé que dans ce cabinet étaient
tous les ornements, registres de baptêmes, mariages et sépultures
et autres titres et documents servant à son église et presque tout
son linge servant à son usage et à sa cuisine
et ayant procédé à la visite dudit cabinet nous ny
aurions rien trouvé qu’un petit registre composé de
16 feuillets dont 13 et d’où sont écrits les extraits
de baptêmes,
mariages et sépultures qui commence du 6ème du mois d’avril
1693 et finit le 13 décembre 1700 et que nous avons paraphé ...
que nous avons remis devers notre greffe
et enfin ayant procédé à une
exacte recherche nous aurions aperçu au milieu de la chambre un tas
de cendres lesquelles ayant été examinées, aurions trouvé que
c’était
des papiers qui avaient été brûlés et parmi icelles
un chiffon ou lambeau ou est un cachet du Seigneur Evêque d’Agen
...
tout le reste qui y était écrit a été brûlé,
ensuite un autre lambeau ou est quelque peu d’écriture et
notamment de mandats, secrets, lesquels nous avons aussi paraphé et
remis devers notre greffe
et en procédant à la même visite
nous aurions trouvé sur le foyer de la dite chambre un tas
de bouteilles cassées avec quantité de cendres parmi lesquelles était
un papier incendié sans être tout à fait consumés
et cendres de linge ainsi qu’il nous apparut
et à côté de
la dite cheminée est une chaise tout à fait brûlée
de même que la corniche d’un buffet qui a aussi été enfoncée
comme il nous apparut et ayant procédé à la visite d’icelui
nous aurions trouvé divers papiers et ustensiles et une nappe et le
registre de la présente année 1740 .
Tous les autres effets
qui y étaient dedans ayant été volés et notamment
un cachet d’argent de la pesanteur d’une once sur lequel étaient
gravés 3 chevrons brisés au champ de gueules,
A côté dudit cabinet nous aurions
trouvé une petite malle ouverte où ledit Sieur Curé a
trouvé une
chemise (?) et, delà, ledit Sieur Curé nous aurait fait
apercevoir deux chasubles rouges aux heures et leurs manipules et une autre
chasuble verte avec quelques voiles et deux bourses rouge et verte ;
les
autres ornements ayant été volés ou brisés
Ledit Sieur Curé nous aurait fait observer de plus qu’on
lui a volé ou fait brûler un nombre des livres desquels il
ne se rappelle pas le nombre ni le nom
de tout quoi avons fait et dressé le
présent procès verbal et sur le requis dudit Sieur Curé qui
déclare être partie civile ...
....iceluy signé avec le procureur duRoy, ledit Sieur Curé et
monsieur Gleize son procureur et à notre greffier
