Casseneuil, le 19 décembre 1683.... les funérailles de Marie Thérèse d'Autriche

Photo du document (extrait du registre paroissial de Casseneuil- Lot et Garonne)

Le dix neuvième jour de décembre de l'an mil six cent quatre vingt trois, les funérailles de Marie Thérèze d'Autriche, digne épouse de Louys le Grand, quatorzième du nom, roy de France et de Navarre furent faites dans l'église paroissiale de St Pierre et St Pol de Casseneuil par Monsieur Maistre Jean de Fleurans bachelier en théologie, curé de la dite ville et paroisse dudit Casseneuil assisté de Messieurs Estienne Colonges prestre et curé de la paroisse St Gervays et St Prothays de Cantes des Pailloles, et Pierre Laguillenne prestre et vicaire de ladite paroisse, originaires d'icelle, annoncées par vénérable père Archange, gardien du couvent des Récollets de Beauville, prédicateur de l'Avent et Caresme de ladite ville pour la mesme année, le dimanche précédant dans le cours de la prédication.

Séant à Rome le pape Innocent Unziesme ; estant evesque d'Agen messire Jules Mascaron, conseiller du roy et son prédicateur ordinaire; Seigneur de ladite ville et juridiction, Messire François de Gourdon Genouillac de Vailhac-Monferran; juge pour luy Maistre Antoine Fabre, Maistre Géraud de Baguès son lieutenant; consuls sieurs Jacques Beaujau, Géraud Teyssié, Pierre Mariol, bourgeois et marchands.

Commencées par le son de toutes les cloches qu'on se prit à sonner depuis les premières messes et qu'on continua jusqu'à la nuit, à l'approche de laquelle les habitants de ladite ville et bon nombre de ceux de la campagne s'étant rendus dans ladite église, dans le choeur de laquelle ayant esté dressé par les soins du sieur curé et austres prestres, un lit funébre, un cercueil déçament parés de draps noyrs avec beaucoup de larmes appliquées dessus; deux bangs couverts de draps noyrs aux costés avec six cierges que les sieurs consuls avaient achetés; l'autel tendu d'ornemens de deuil esclairés de six torches; les crédences tendues et esclairées d'autant que ledit sieur curé fournit du sien; le choeur ceint d'une parure noyre.

Les vespres des morts furent lugubrement chantées et le Libera me ensuite avec les aspersions, encensements et cérémonies pratiquées en ce cas. Le lendemain, vigile de st Thomas, les cloches ayant repris les sonneries, les sieurs curés et prestres s'étant rendus dans ladite église et les habitans à leur exemple ayant fermé leurs maisons et boutiques, les gens de la campagne délaissé les leurs et leurs travaux, l'office fut commencé et continué jusque vers les dix heures ou environ. Après quoy, la grand messe fut commencée par lesdit curé et prestres. A l'offertoyre d'icelle, ledit Père Archange monta sur la chaire de la prédication, vestu de noyr, où il fit son discours funébre avec beaucoup d'approbation de l'auditoyre à suite de laquelle on reprit la messe qui dura avecq les cérémonies et encensements, joint le Libera me qui eut encore les lens et les aspersions, jusques après midy.

A la fin d'iceux, un chacun se retira modestement et passa ce jour dans de grandes démonstrations d'une vive douleur et d'une profonde sensibilité à la mort d'une auguste princesse

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