et les prisonniers d'Europe de l'Est en période révolutionnaire dans le Lot et Garonne
Le 10 mars 1799, à Puch d'Agenais (Lot et Garonne), Jean Chodernic épouse Anne Giscos.
Jean, fils de Barthélémy et de Anne Pinterin, est né le 20 octobre 1770, où ? le lieu de naissance n'est pas précisé... sans doute trop compliqué à écrire pour un gascon ! seule est notée sa nationalité : allemand
Les enfants de ce couple ( et les petits enfants) portent des noms à l'orthographe variée : Chaudernic, Chaudronic, Chodronik, Schodernik...
Manque de chance, les contrats de notaire de cette époque, sur Puch d'Agenais, n'ont pas encore été retrouvés...
On relève également, sur les registres de plusieurs communes, des mariages de personnes portant un nom à forte consonnance étrangère ! des prisonniers d'Europe de l'Est ont semble-t-il été déportés en masse, sur les rives de notre belle Garonne !
Et Jean Chodernic serait un de ceux-là.... originaire pour sa part, de Prusse Orientale. Il ne reste plus qu'à en trouver la preuve
Petit rappel d'histoire
le 2 août 1791, par le traité de Pillnitz, le roi de Prusse Frédéric William II et l'Empereur d'Autriche Léoplod II s'affirment prêts à se joindre aux autres puissances européennes pour restaurer la monarchie française.
Le 7 février 1792, les deux pays forment une alliance. à laquelle adhère bientot le Royaume de Sardaigne (Piémont).
Le 20 avril 1792, la France déclare la guerre à l'Autriche
Les origines des patronymes Chodernic et Pinterin
SCHAUDER ( prononciation française : Choder) serait bien un patronyme germanique (signifiant "frisson" )
et la finale "IK" est caractéristique du nord -est de l'Allemagne
PINTER serait un patronyme allemand également, relevé sur de nombreux registres catholiques et la finale IN signifie "fille de Pinter"
Les documents recueillis aux Archives départementales du Lot et Garonne
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Nos conclusions
Les premiers prisonniers "prussiens" arrivèrent en Lot et Garonne en l'an II ( ventose)
En messidor an IV, 800 prisonniers autrichiens furent déportés dans les différents cantons du département.
Le dépouillement des Archives Municipales de Villeneuve sur Lot, nous apprend qu'il y eut un dépot de prisonniers prussiens à Tournon d'Agenais... Trois d'entre eux sont décédés en l'an 4 et l'an 5 à l'Hôpital de Villeneuve (jacob Yvanich, Micon Martmosky et ?Polorki)
Jean SCHAUDERNIK était l'un des 25 prisonniers logés à Puch d'Agenais
Il pourrait être originaire de Haute Carintie, de la région de Stranig, tout comme son compagnon d'infortune Jean SCHRAUBE, décédé à Puch en 1805.
Il restera dans cette ville jusqu'à sa mort, après avoir épousé Anne Giscos.
Selon le rapport Petiet, ex-ministre de la Guerre, il y avait 2334 prisonniers prussiens en Lot et Garonne en l'an VI
Lors de l'échange, un certain nombre d'entre eux, choisirent de rester sur les rives de Dame Garonne ! séduits sans doute par la douceur du climat et la chaleureuse hospitalité des habitants !