Matrones, Sages-femmes et Accoucheurs
|
dans nos campagnes....
L'accouchement longtemps été le privilège des matrones..... le plus souvent femmes d'un certain âge, ayant eu plusieurs enfants, elles faisaient bénéficier les parturientes de leur expérience ! La transmission obstétricale était surtout orale. Il n'existait pas encore d'enseignement organisé.
Puis vint l'époque des sages-femmes, au 17ème siècle. Pour être nommée sage-femme il fallait remplir deux conditions : - avoir suivi une formation pratique et être agrée par les chirurgiens
- être élue par le Conseil des femmes mariées et le Curé de la paroisse, en fonction de critères religieux et de moralité
Dans nos campagnes, le plus souvent, seule la deuxième condition est remplie. Les sages-femmes sont l'auxiliaire du prêtre car elles doivent baptiser les nouveaux-nés en danger de mort et aussi faire avouer le nom du père lors des naissances d'enfants naturels !
13 mai 1771 - élection d' une nouvelle sage femme (Eloyes - Vosges)
Marie, veuve de Claude Petin, âgée d'environ 50 ans, est élue dans l'assemblée des femmes à la pluralité des suffrages, pour faire l'office de sage femme en seconde dans l'étendue de la paroisse et a prété serment ordinaire entre les mains du sieur curé d'Eloyes conformèment au rituel en présence des témoins....
La mortalité infantile et maternelle est alors importante et beaucoup de femmes meurent en couche ou des suites de l'accouchement. Petit à petit, la profession se masculinise et la formation devient plus sérieuse et plus technique. Les médecins-accoucheurs apparaissent dans nos campagnes. Quand l'accouchement s'annonce difficile ils prennent la place de la sage-femme
9 septembre 1792 - mort de la mère et de l'enfant (Eloyes- Vosges)
L'an 1792 et le 9 septembre à 10 heures du matin, Marguerite Jacquet, âgée d'environ 40 ans, après avoir reçu les sacrements de pénitence, d'eucharistie et d'extrême-onction, est décédée, étant mariée à Nicolas Ravon, manoeuvre en ce lieu. Elle est morte dans les douleurs de l'accouchement. L'accoucheur nommé Dominique Thouvenel de la paroisse d'Arches, soussigné, a déclaré avoir baptisé régulièrement son fruit, enfant mâle, dans le sein de la mère ayant donné des signes et mouvements indubitables de vie et qu'il était mort lorsqu'il a ouvert le sein de la morte en suite de son décès...
En l'an 13 à Puch d'Agenais (Lot et Garonne), une naissance est déclarée par Guillaume Vital Guérinaud, médecin accoucheur