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Jean Lafon, né en 1830 à Capdrot en Dordogne, s'installa par la suite à Lerm et Musset ( en Gironde, à la limite du Lot et Garonne), non loin de Casteljaloux, où il exerçait le dur métier de "Charbonnier"
Le charbonnier travaillait en forêt et son premier travail était de trouver un endroit plat qu'il débroussaillait aussitôt.
Après s'être construit un abri (la loge), le charbonnier édifiait la meule
1ère étape : la construction de la meule
d'un poteau central de 2 mètres environ, au pied duquel on déposait des copeaux. Puis, on y accotait une couronne de "charbonnettes" de
85cm de hauteur
Ces branches devaient être serrées les unes contre les
autres sans s'enchevêtrer et de façon à ce que la
meule s'effondre progressivement au cours de la calcination
Cette première rangée terminée, on couchait dessus une autre rangée de charbonnettes
disposées en soleil autour du poteau central
Le tout était ensuite chemisé d'une épaisse couche de terre et d'herbe
Cette lourde chappe permettait au bois de se consumer lentement a l'abri de l'air, donc sans flamme vive
2ème étape : la calcination
Le charbonnier grimpait dessus, enlevait le poteau
central, versait dans le conduit des braises rougeset
rebouchait la cheminée avec un pieu
La combustion d'une meule durait 36 à 48 heures !
Le charbonnier veillait son évolution, qui devait être lente et régulière, en observant les volutes de fumée !
Les flans de la meule s'effondraient lentement alors que le sommet ne se tassait qu'en fin de combustion
Le charbonnier étouffait alors la meule sous un nouveau manteau de terre
et la laissait s'éteindre naturellement durant toute une nuit
Le travail n'était pas terminé !
3ème étape : l'extraction du charbon de bois
Il fallait bien 2 bonnes heures pour ouvrir le fourneau et sortir le charbon incandescent
que l'on étouffait avec de la terre ou de l'eau tout en veillant à ce que le feu ne se rallume point !
Travail harassant, précis et rapide , dans une poussière brûlante et irritante!