Le résinier ou gemmeur

 

On ne voit en passant par les landes désertes...

D'autre arbre que le pin avec sa plaie au flanc ;
Car, pour lui dérober ses larmes de résine,
L'homme, avare bourreau de la création,
Qui ne vit qu'aux dépens de ce qu'il assassine,
Dans son tronc douloureux ouvre un large sillon !

Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route,
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.

(Extrait du Pin des Landes de Théophile Gautier)

En même temps que se développe la forêt landaise, on voit disparaître des métiers, tels les bergers sur leurs échasses ! tandis que d'autres prennent de l'essor, tels les résiniers ! prolétaires de la forêt, au statut de métayer....

La saison du résinier commence en février par l'écorçage du tronc. A l'aide du "hapchot" , le résinier incise le tronc de haut en bas, sur une largeur de 20 cm environ

C'est de cette blessure, appelée "carre" que coulera la résine durant de longs mois....

Le "crampon", lamelle de zinc, guide la coulée laiteuse jusqu'au "cutchot", pot de terre cuite

Le résinier ravive la "carre" pour remettre le bois à nu et permettre ainsi à la sève de s'écouler à nouveau

Il faut compter une trentaine de jours pour que le pot soit plein

Le résinier fait alors la tournée des "cutchots" pour les vider dans des récipients en zinc ou bois de 16 litres , la "couarte ou escuarte"

 

Les "couartes" sont alors vidées dans des "barcous", barriques de 350 litres...

"barcous" qui seront livrées dans les distilleries pour le traitement et distillation de la résine....

Métier maintenant pratiquement disparu... les produits dérivés de la résine ayant été remplacés par des produits pétroliers...

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